Mention de source
Justine Latour © Le Quartanier

Biographie

Anne-Marie Desmeules est née à Montréal en 1981. Titulaire d’une maîtrise en création littéraire à l’Université Laval, elle y entreprend en 2020 un doctorat en études littéraires. Autrice, elle offre des ateliers de création littéraire et des services d’accompagnement pour le retravail de manuscrits. Elle a publié au Quartanier Envies en 2022, Nature morte au couteau en 2020, aux Éditions de l’Hexagone Le tendon et l’os en 2019 (Prix du Gouverneur général 2019 et Prix des Libraires 2020) et Cette personne très laide qui s’endort dans mes bras en 2017. Anne-Marie Desmeules a également participé à la création de plusieurs spectacles littéraires et interdisciplinaires.

Entrevue

Lisiez-vous de la poésie quand vous étiez à l'école ? Y a-t-il un poème en particulier dont vous vous souvenez ?

J’ai commencé à lire de la poésie de façon plus engagée lorsque j’étais au cégep. Le premier poème que j’ai appris par cœur pour le plaisir était le Liminaire de L’homme rapaillé de Gaston Miron :

 

J’ai fait de plus loin que moi un voyage abracadabrant

il y a longtemps que je ne m’étais pas revu

me voici en moi comme un homme dans une maison

qui s’est faite en son absence

je te salue, silence

je ne suis pas revenu pour revenir

je suis arrivé à ce qui commence

Quand avez-vous commencé à écrire de la poésie ? Et quand avez-vous commencé à vous considérer poète ?

J’ai aussi commencé à écrire de la poésie au cégep. Je trainais mon carnet partout et j’écrivais sur tout, tout le temps. En me relisant, je suis consciente de la maladresse de ces textes, mais aussi de leur grande sincérité. C’est là que j’ai commencé à me définir par l’écriture. Pourtant, je ne me suis jamais nommée comme poète avant la parution de mon premier livre, même si en moi, je me considérais comme telle. Quand on dit aux gens qu’on écrit, la première question qu’ils posent généralement, c’est : « As-tu publié ? » Alors quand la réponse est non pendant des années, on se sent un peu imposteur, même si en réalité, la poésie est au cœur de notre vie.  

Comment voyez-vous le « travail » des poètes ?

Les poètes tirent leur matière première du monde qui les entoure et transforment ensuite leurs réflexions, observations et émotions en mots, en images. Ces images-là naissent de leur manière unique, singulière, d'entrer en relation, de vivre ou d'éprouver ce qui les entoure ou ce qui leur arrive. Les poètes travaillent avec le langage dans la plus grande des libertés : iels font uniquement ce qui leur chante puisqu'iels sont dégagés de la plupart des contraintes habituelles de la syntaxe et de la ponctuation. Iels n'utilisent pas seulement pour leur sens, mais aussi pour leur sonorité, leur texture, leur présence matérielle. La poésie n'est pas non plus limitée aux thèmes "nobles": elle peut parler du beau comme du laid, de l'extraordinaire comme du banal. Leur terrain de jeu est immense.

 

 

Si vous deviez choisir un poème à mémoriser dans notre anthologie, lequel serait-ce ?

Je viens de t’abattre… de Carole David. Un poème violent, chimique, américain, teinté d’humour noir, avec une chute magnifique. 

Publications

Titre
Le tendon et l’os
Maison d'édition
l'Hexagone
Sous la direction de
Alain-Nicolas Renaud
Date
2019
Type de publication
Recueil
Titre
Nature morte au couteau
Maison d'édition
Le Quartanier
Sous la direction de
Alexie Morin
Date
2020
Type de publication
Recueil
Titre
Envies
Maison d'édition
Le Quartanier
Sous la direction de
Alexie Morin
Date
2022
Type de publication
Recueil
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